samedi 26 mai 2007

Caramel

Nadine Labaki : «Les Libanais tournent tout en dérision, c'est une nécessité pour oublier la guerre. Le Figaro


« Caramel » - Comédie de et avec Nadine Labaki


QUINZAINE DES RÉALISATEURS.

Aujourd'hui, le Liban apparaît comme un exemple d'émancipation de la femme dans cette partie du monde. À 33 ans, la réalisatrice, Nadine Labaki, pourrait en être un symbole. Dans Caramel, son premier long-métrage, elle tente de faire comprendre que si les choses ont évolué, la femme souffre encore terriblement de l'hypocrisie du système traditionnel oriental face au modernisme occidental : « Je suis libre et je fais ce que je veux, mais je suis en permanence prise par les remords et les regrets. Chez nous, nous sommes toutes minées par la culpabilité. »


Cinq femmes d'âges différents se croisent ainsi régulièrement dans un institut de beauté. Un lieu où elles se sentent protégées et qui leur permet de livrer leurs peurs, leurs projets, leurs interrogations. Layale a une relation avec un homme marié. Nisrine, musulmane, n'est plus vierge et doit se marier prochainement. Rima est tourmentée par son attirance pour les femmes. Jamale refuse de vieillir. Rose, chrétienne, tombe amoureuse à 65 ans. « Tous ces sujets sont tabous. D'une manière ou d'une autre, on parvient cahin-caha à surmonter les situations. » Les thèmes traités sont graves et la comédie légère : « Les Libanais tournent tout en dérision, c'est une nécessité pour oublier la peine, la guerre. » Justement, cette guerre qu'elle a connue enfant, elle a choisi de ne pas en parler. « Je voulais raconter un Liban différent, qui existe et qui avance. Je venais de terminer le tournage quand la guerre a éclaté l'été dernier. J'ai alors été prise par une culpabilité très forte. Et puis je me suis dit que ce film était ma révolte à moi, mon engagement. »


Caramel Comédie de et avec Nadine Labaki, avec Yasmine al Masri, Joanna Moukarzel. Durée : 1 h 35. Sortie en salle le 15 août.

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